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Grâce à une production durable et adaptée au marché, l’industrie laitière suisse contribue dans une grande mesure à la sécurité de l’approvisionnement de la population en denrées alimentaires durables. C’est la raison pour laquelle la Confédération encourage notamment la production et la mise en valeur du lait au moyen de contributions.

Mesures en faveur du marché laitier suisse 2021

Le tableau ci-dessous montre pour quels produits des mesures et des instruments sont disponibles.
 

Produit Lait cruFromageBeurre  Lait écrémé  Lait en poudreLait de consommation, crème, produits laitiers frais
Mesure
Protection douanièreX-1XXXX
SupplémentsXX----
Obligation de déclarer la production et la mise en valeurXXXXXX
Contrats d’achat de laitX-----

Source: OFAG
1 La protection douanière subsiste uniquement à l’égard des pays non membres de l’Union européenne.

Moyens financiers et suppléments 2021

Depuis 2019, la Confédération verse aux producteurs de lait un supplément pour le lait commercialisé de 4,5 ct./kg de lait. Celui-ci vise à compenser la hausse de la pression sur le marché dans le cadre de l’approvisionnement de l’industrie alimentaire, due à la suppression des contributions à l’exportation pour les produits agricoles transformés (« loi chocolatière »). Rappelons qu’en 2021, près de 150 millions de francs ont été versés pour cette mesure.

Cette même année, la Confédération a en outre versé un supplément pour le lait transformé en fromage d’un montant inchangé de 15 ct./kg de lait. Le supplément pour le lait commercialisé en est déduit, pour autant qu’il soit aussi versé. La Confédération verse par ailleurs un supplément de non-ensilage de 3 ct./kg de lait. Un montant total de 232,7 millions de francs a été consacré aux deux suppléments. En raison de l’augmentation de la production de fromage, des moyens financiers supplémentaires de l’ordre de 10 millions de francs ont dû être engagés dans le cadre d’un crédit supplémentaire.

La gestion des données laitières et les moyens informatiques nécessaires à cet effet ont généré pour la Confédération des coûts de près de 2,7 millions de francs.

En 2021, l’Office fédéral de l’agriculture (OFAG) a conclu au 1er janvier 2022 une convention de prestations avec la société TSM Fiduciaire Sàrl (TSM), qui expirera au plus tard fin 2036. TSM a pour mission de relever et de vérifier les données relatives à la production et la mise en valeur du lait. Les entreprises de transformation du lait doivent transmettre ces données à TSM chaque mois. TSM est chargée de s’assurer que les entreprises et exploitations ont bien respecté l’obligation de déclarer. Elle prend des sanctions si ce n’est pas le cas. TSM prépare le versement des suppléments laitiers sur la base des données reçues concernant la mise en valeur du lait. Deux fois par semaine, elle transmet ainsi à l’OFAG les informations nécessaires pour le versement aux transformateurs des suppléments destinés aux producteurs. Le supplément pour le lait commercialisé est versé chaque mois par l’OFAG directement aux producteurs de lait.

En vertu de l’ordonnance sur le soutien du prix du lait (OSL ; RS 916.350.2), les utilisateurs de lait sont tenus de verser le supplément pour le lait transformé en fromage et le supplément de non-ensilage aux producteurs auxquels ils ont acheté le lait transformé en fromage, dans le délai d’un mois. Ces suppléments doivent figurer séparément sur les décomptes d’achat de lait remis aux producteurs. De plus, les utilisateurs doivent tenir leur comptabilité de telle sorte que les montants reçus et versés au titre des suppléments laitiers apparaissent clairement.

Au cours de l’année sous revue, 27 utilisateurs de lait ont reçu chacun des suppléments pour le lait transformé en fromage et pour l’affouragement sans ensilage pour un montant supérieur à 1 million de francs (au total un peu plus de 105 millions de francs). Cela correspond à 45 % de l’ensemble des bénéficiaires des suppléments mentionnés. Quelque 2000 autres utilisateurs de lait ont reçu collectivement 127 millions de francs (55 %). La répartition de ces suppléments met en évidence une concentration sur un petit nombre d’entreprises de transformation du lait.

Le secteur Révisions et inspections de l’OFAG procède à des contrôles auprès des utilisateurs de lait qui fournissent des données laitières et font valoir des suppléments laitiers, suivant une approche fondée sur une appréciation du risque. Durant l’année sous revue, 225 entreprises ont été contrôlées ; 65 d’entre elles ont fait l’objet d’une contestation de la part de l’Inspection de l’OFAG. La plupart des contestations ont donné lieu à un avertissement, par exemple en raison de petites erreurs de saisie ou d’un premier manquement. Les utilisateurs de lait doivent rembourser les suppléments reçus indûment sur la base de déclarations inexactes.

Le 24 novembre 2021, se fondant sur l’art. 37 de la loi sur l’agriculture (LAgr ; RS 910.1), le Conseil fédéral a, pour quatre années supplémentaires, déclaré de force obligatoire générale pour les acheteurs et les vendeurs de lait cru les dispositions du contrat-type de l’Interprofession du lait (IP Lait) pour les achats au premier et au deuxième échelons ainsi que la segmentation (cf. FF 2021 2833). Il faut donc conclure des contrats écrits d’une durée d’au moins un an pour toutes les opérations d’achat et de vente de lait cru pendant la période comprise entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2025. Les contrats doivent indiquer la répartition du lait dans les différents segments (A, B ou C) en fonction de leur utilisation. De même, les décomptes de paie du lait doivent indiquer les quantités et les prix par segment.
 

Segmentation du marché laitier par catégories de valorisation
 

Lait AProduits à haute valeur ajoutée bénéficiant d’une protection douanière ou d’aides (supplément pour le lait transformé en fromage, compensation du prix de la matière première).
Lait BProduits laitiers à valeur ajoutée restreinte, ne bénéficiant pas de protection douanière ni d’aides, destinés au marché intérieur et à l’exportation.
Lait CProduits à faible valeur ajoutée destinés au marché mondial.


Les acheteurs de lait doivent communiquer aux producteurs de lait, jusqu’au 20 de chaque mois, les conditions (quantités et prix) pour les segments A et B pour le mois suivant. Cette nouvelle prescription fournit aux vendeurs de lait, et notamment aussi aux producteurs de lait, une base décisionnelle plus contraignante pour un éventuel ajustement des volumes de lait ou un changement du canal de distribution.

Les acteurs de la commercialisation et de la transformation du lait restent tenus de déclarer mensuellement à la société TSM les volumes de lait achetés et vendus dans chaque segment, mais aussi les produits laitiers fabriqués et exportés des segments B et C. En 2021, 83,5 % du lait du premier échelon acheté aux producteurs ont été écoulés dans le segment A (année précédente : 82,1 %) et 16,5 % dans le segment B (année précédente : 17,9 %). Il n’a pas été commercialisé de lait C.

Au terme de chaque année, TSM contrôle si les volumes achetés dans les segments B et C correspondent bien à ceux vendus dans ces mêmes segments, en se référant aux quantités de produits laitiers fabriqués et exportés. Les contrevenants encourent des sanctions de l’IP Lait pour tout écart supérieur à 5 % par an et par segment.

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